Sira Analyse et Enseignement
Naissance du Prophète (saw)
Le Prophète Muhammad (saw) est né dans le quartier des Banî Hâchim, le plus noble clan de la tribu de Quraysh. Ibn ‘Abbâs rapporte que le Messager de Dieu (saw) a dit : « Dieu m’a créé comme la meilleure de Ses créatures, m’a suscité dans la meilleure tribu, m’a attribué la meilleure entité et m’a affilié à la meilleure famille. » (Hadith rapporté par al-Tirmidhî).
Il est né à la Mecque, un lundi matin de l’année de l’éléphant, correspondant à la quarantième année du règne de Chosroes I. Pour al-Mubârakfûrî, cela correspond au 9 du mois de Rabî‘ al-Awwal, le 20 avril 571. Juste avant sa naissance, la mère du Prophète (saw) Âmina vit une lumière jaillir d’elle, éclairant les palais de Syrie. Les historiens rapportent qu’au moment de sa naissance, quatorze tours du palais de Chosroes I se renversèrent, le feu des mages s’éteignit et quelques églises près du lac Sāwa s’effondrèrent. Son grand-père ‘Abd al-Muttalib, après avoir appris sa naissance, prit l’enfant et l’emmena au temple sacré (ka‘ba), puis le nomma Muhammad, un nom rare chez les Arabes.
Le père de Muhammad (saw), ‘Abdallah, est décédé environ deux mois avant sa naissance. ‘Abd al-Muttalib prit en charge l’enfant et sa mère, malgré une situation sociale et financière en déclin. Le Prophète Muhammad (saw) grandit dans la précarité mais se distingua par sa magnanimité, sa noblesse et son intelligence, ce qui le rendit particulièrement cher à son grand-père. ‘Abd al-Muttalib annonça même sa future grandeur en le préférant souvent à ses propres enfants. Ces détails de la naissance et de l’enfance du Prophète Muhammad (saw) soulignent son importance exceptionnelle et les signes précurseurs de sa mission prophétique.
La famille noble du Prophète (saw)
Lorsqu’un prédicateur ou un réformateur est issu d’une famille noble, son message est souvent mieux reçu et pris plus au sérieux. Cette dynamique est illustrée par l’interaction historique entre Héraclius, l’empereur byzantin, et Abû Sufyân, un notable mecquois. Héraclius, après avoir lu une missive du Prophète Muhammad (saw) invitant à embrasser l’islam, interrogea Abû Sufyân sur les origines familiales du Prophète (saw). Abû Sufyân répondit que Muhammad (saw) venait d’une famille respectée, ce qui, selon Héraclius, ajoutait à la crédibilité du message prophétique. Bien que l’islam juge principalement les individus sur leurs actions plutôt que sur leurs origines, la noblesse peut faciliter l’acceptation d’un message. Le Prophète Muhammad (saw) a lui-même affirmé que « Le meilleur d’entre vous à l’époque pré-islamique devient le meilleur d’entre vous en islam dès lors qu’il en saisit le sens. » Muhammad al-Ghazâlî souligne que, même si la haute naissance n’ajoute aucune vertu à une personne indolente, elle peut magnifier les actions d’un individu vertueux. En somme, la noblesse de naissance de Muhammad (saw) a contribué à la réussite de sa mission prophétique, aidant à l’acceptation initiale et à la propagation de l’islam.
Mustafâ al-Sibâ’î (al-Sîra al-nabawiyya durûs wa ‘ibar)
Sa naissance
En islam, la date de naissance du Prophète Muhammad (saw) n’est pas considérée comme ayant une importance particulière, et les célébrations organisées par certains musulmans à cette occasion ne possèdent aucune reconnaissance religieuse officielle. Il est important de noter que la naissance du Prophète Muhammad (saw) a été ordinaire, notamment en comparaison avec celle de Jésus (as), qui, selon le Coran, a parlé dès sa naissance.
Muhammad al-Ghazâlî (Fiqh al-Sîra)
Son nom
‘Abd Al-Muttalib a nommé l’enfant « Muhammad » (Le digne de louanges) car il souhaitait que ce dernier soit glorifié par Dieu dans les cieux et par les hommes sur Terre. Ce souhait devint rapidement une réalité indiscutable. Si le Prophète Muhammad (saw) mérite une telle glorification, c’est parce que son œuvre a été inégalable et qu’il a voué sa vie au service de l’humanité.
Muhammad al-Ghazâlî (Fiqh al-Sîra)
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Le Prophète Muhammad (saw) est également appelé Ahmad. Dans les deux cas, le sens est le même : le digne de louanges. Bien que l’Évangile de Barnabé, considéré comme apocryphe par les chrétiens, mentionne Muhammad, il semble plus exact de penser que Jésus n’a pas utilisé les noms d’Ahmad ou de Muhammad car il parlait le syriaque et non l’arabe. À ce sujet, Ibn Ishâq affirme que Jésus appela le Prophète (saw) Munhamann, un terme syriaque qui signifie le digne de louanges. Cela s’aligne avec la signification des noms Ahmad et Muhammad, montrant une cohérence linguistique et théologique. Le terme paraclet, qui est souvent associé à Muhammad, n’est apparu qu’après la traduction de la Bible en grec.
Wahidudine Khan (Mohamed un Prophète pour l’humanité)
Précarité du Prophète (saw)
Afin de se distinguer des plus riches, l’homme modeste se tourne souvent vers un comportement exemplaire. Il doit faire de grands efforts pour préserver sa réputation et sa dignité, sans quoi il risque d’être humilié ou dominé par les plus aisés. ‘Abd al-Muttalib, autrefois maître de la Mecque, a vu sa grandeur décliner avec les années, mais il a traversé ces changements de position sociale avec une grande dignité. Plutôt que de se lamenter, il a affronté les défis de la vie avec courage et détermination. Le Prophète Muhammad (saw) est né et a passé ses premières années dans cet environnement et cette mentalité. La noblesse du Messager de Dieu (saw) trouve ses racines dans la noblesse de ses ancêtres.
Muhammad al-Ghazâlî (Fiqh al-Sîra)
La magnanimité et la noblesse du Prophète (saw)
Seul un homme noble et illustre est véritablement apte à diriger un mouvement de prédication. Les personnes fortunées et celles de la classe moyenne sont généralement moins compétentes pour mener un mouvement intellectuel, une réforme sociale ou spirituelle. La structure de notre monde fait en sorte que l’autorité ne soit pas naturellement accordée aux plus riches ou aux excentriques, sous prétexte que leur statut social les rendrait plus aptes et dignes de diriger. Lorsque l’un d’entre eux se retrouve à la tête d’un tel mouvement, il tombe rapidement en disgrâce et le mouvement est vite abandonné par le peuple. Leurs actions, souvent marquées par un manque de sagesse, révèlent l’instabilité de leur pensée, discréditant ainsi le mouvement qu’ils tentaient de diriger.
Mustafâ al-Sibâ’î (al-Sîra al-nabawiyya durûs wa ‘ibar)